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 SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS

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SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:27

 
Saving lives is all that matters
FT. @"edward winslow"
Mars 1810, deux mois plus tôt.


Quelques mois après ma rencontre avec la Duchesse de Silésie Candice Blackhowl, voilà que mon époux avait reçu une nouvelle invitation à un dîner mondain dans sa magnifique demeure. La mention spéciale à mon égard présente sur l'invitation me fit sourire : habituellement, les cartes étaient adressées à Monsieur Arthur Anderson et son épouse, mais celle de Lady Blackhowl faisait exception à la règle car la dame avait pris le soin d'y ajouter mon nom en toutes lettres, d'une magnifique écriture. Cette attention m'allait droit au cœur. Nous ne nous étions rencontrées qu'une seule fois auparavant, mais le courant était instantanément passé entre nous et il fallait avouer que je portais cette femme en très haute estime. En plus d'être particulièrement belle, elle savait faire preuve d'une grande discrétion et d'une bienveillance sans limite.

C'est donc avec une certaine excitation non dissimulée que je m'étais préparée ce jour là, enfilant une magnifique robe d'un rouge sang immaculé. Le décolleté était plongeant, peut-être fleurtait-il même avec l'étroite frontière de l'outrage, mais lorsque je m'étais présenté à lui, mon mari avait approuvé ma tenue. Il ne m'en fallait pas plus pour la porter avec grâce et fierté. Peut-être Arthur voyait-il cela comme une façon d'attirer sur nous les regards et marquer au fer rouge -quelle coïncidence que ma tenue en porte la couleur symboliques- les esprits des nobles qui seraient immanquablement présents ce soir. C'était pour lui une manière de naviguer sur les commérages pour, et je suis sûre que c'était sa motivation principale, que son nom arrive aux oreilles du roi afin de gagner sa sympathie et d'acquérir un titre de noblesse qui ferait à coup sûr monter notre famille dans la société. Etant originaire des quartiers pauvres de Londres, je n'étais pas bien familière avec la différence entre Riche et Très-Riche ; mais ses magouilles n'étaient aucunement mes affaires.

Lorsque je franchis le seuil de la demeure des Blackhowls, la magnificence du lieu me coupa une nouvelle fois la respiration. Tout ici respirait la délicatesse et le bon goût de la maîtresse de maison. L'agencement réfléchis des meubles et de la décoration ne faisait que renforcer cette impression de luxe, sans que cela ne tombe pour autant dans le cliché de la richesse étalée aux yeux de tous.

La réception battait son plein, mon époux et moi-même voguions d'un groupe de personne à un autre avec, pour ma part, beaucoup plus d'élégance que la première fois. Je me familiarisais peu à peu avec l'étiquette et, semblait-il par la tendresse qu'il me témoignait, je n'avais pas encore fait de faux-pas lors de mes discussions. J'attendais sagement que le Docteur me présente à ses connaissances pour leur adresser la parole tout en sirotant doucement le succulent breuvage que les domestiques nous distribuaient sur de magnifiques plateaux d'argent.

Quelques heures après notre arrivée, Arthur me fit part de sa nécessité de suivre deux autres messieurs à l'écart de mes oreilles féminines sottes et indiscrètes pour parler sérieusement affaires. Il s'inclina devant moi avec respect, que je lui rendis d'un hochement appuyé de la tête, puis il s'éloigna, me laissant seule. J'étais étonnée qu'il se décide enfin à me laisser livrée à moi-même dans une salle bondée, sans ses yeux rivés sur moi pour surveiller le moindre de mes faits et gestes. Peut-être que leur affaire en question était autrement plus importantes que mes éventuels faux-pas. 

Parcourant la salle du regard, je finis par décider d'en rejoindre l'extrémité opposée pour me ravitailler en boisson et en mignardises plus appétissantes les unes que les autres. Je slalomais entre les couples pour rejoindre le but de mon déplacement lorsque, près dudit buffet, un bruit de toux étouffée se fit entendre. Mes yeux se portèrent instinctivement sur l'origine du son : un homme semblait être en souffrance, une main plaquée sur sa gorge et l'autre tapant vindicativement sur sa poitrine. La femme qui semblait l'accompagner ainsi que les invités les plus proches le fixaient avec insistance, attendant sans doute qu'il ne crache ce qu'il avait ingéré de travers pour reprendre une respiration adéquate.

Sauf qu'il n'en fit rien. Les secondes s'agrainaient à une lenteur étonnante, mais l'aliment restait désespérément logé dans la trachée. Mes neurones firent soudainement contact et je me précipitais vers lui, écartant sans trop de ménagement les personnes se trouvant sur mon passage.

« S'il vous plait, laissez-moi passer. Ecartez-vous, cet homme est en train de s'étouffer ! » dis-je d'une voix forte sans non plus crier. Il était pour moi hors de question de perdre mon calme maintenant ni de me donner en spectacle, mais je compris en voyant les lèvres de l'homme se cyanoser que le temps était compté.   

Prenant place aux côtés du malheureux, je lançais un regard pressant autour de moi dans l'espoir d'y trouver une aide précieuse et réactive pour m'apporter ce dont j'avais besoin.
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:28

Mars 1810.



(...)<< " Si je ne vous connaissais pas comme l'on a coutume de se connaître soi-même, j'aurai bien vite fait de penser que vous êtes ce que vous n'êtes pas, c'est à dire un disgracieux gentleman plutôt qu'un gentilhomme bien comme il faut. "
Cette voix que je reconnaîtrais d'entre mille m'arracha aussitôt à la rêverie à laquelle je m'étais abandonné sans même en avoir conscience. Je levai alors promptement la tête et vis que, sans bien savoir à quel moment, mon ami le Vicomte m'avait rejoins, se tenant là, à mon côté et avec dans la main un verre de liqueur à peine entamé. 
"Allons mon ami, qu'avez vous donc à faire la mijaurée à une réception aussi somptueuse que celle-ci ? À vous observer, on croirait que vous interprétez ce personnage de Shakespeare, vous savez, ce fameux Roméo dont vous me parliez hier encore et qui d'après vos dires déplorait dans un premier temps l'indifférence de sa première maîtresse, cette Rosaline. Oh ! serait-il possible qu'effectivement vous serez à la recherche d'une Rosaline ? mais si ce n'est que cela, c'est bien peu de chose. Vous trouverez j'en suis convaincue, votre Juliette si vous daignez un peu plus vous joindre à la fête.

<< "Je vois avec beaucoup d'étonnement que ma lecture d'hier vous a quelque peu inspiré mon ami. Peut-être un peu trop même, à mon humble avis. 
Quoi qu'il en soit, je suis navré de vous apprendre que vous vous faites des idées"

<< "En êtes-vous bien certain ?" renchéri t'il avec promptitude et un air de malice à peine dissimulé. Aussi son regard me fixait d'une manière que je cru bientôt ma résolution de ne point me confier à lui à ce sujet, être vaincue. Heureusement pour moi que j'étais aussi prompt que lui, et qu'autant qu'il me connaissait bien, je le connaissais tout autant mais en mieux. 

<< "Eh bien Maximes, n'aviez vous pas, sauf erreur de ma part, l'opiniâte intention de vous faire bien voir de Miss Bennett ce soir ? Comment se fait-il que vous en soyez venu à m'attribuer la préférence ?"

<< "Oh Edward si vous saviez !"

<< "Vous désirez sans doutes me le dire et je n'ai aucune raison de refuser de l'entendre."

Sans que je n'eu besoin de l'encourager davantage, le Vicomte se me mit à me relater son embarras, bien loin de se rendre compte qu'il venait de se faire prendre par une diversion des plus simples.
Quand bien même je me fis un devoir de lui prêter une oreille attentive. Elle le fut d'ailleurs si bien qu'il n'eut pas même encore dit cent mot, que je compris tout de suite son tourment, qui quelque part s'apparentait de près au mien. Tout prit aussi son sens, faisant surtout allusion à cette harangue qu'il me tint en venant et qui faillit bien me conduire à un aveu non souhaité. 
Fort heureusement j'eu bientôt la confirmation que l'affliction de mon ami était superficielle, lorsque celui ci conclus en déclarant :

<< "Ma foie, soyez sûr que ma prochaine inclination se portera sur une femme plus douce."

<< "Est prudent l'homme qui sait discerner amour et désir, tâchez de ne pas l'oubliez mon ami."
j'avais dit cette dernière phrase presqu'avec solennité, lassé par l'habitude volage de mon ami. 

<< "Tiens ? et... puis-je savoir d'où vous vient cet air pédant que je ne vous connaissais pas ? N'êtes vous point sûr d'être une singulière créature sous l'apparence de mon ami ?"

À ces dernières paroles chargées d'une humeur plus taquine que provocatrice, je n'y tint plus. Et donc, nonobstant le chagrin que me causait jusqu'ici le départ il y'a une semaine de la divine marquise de Clifford, je trouvais enfin la force de rire et ce de bon cœur. Je me souvins alors que je n'étais pas de nature à faire l'étalage d'une sensible affliction. Ah non pour cela j'avais ce bon vieux carnet de poème qui me servait aussi de confident pour le moment.

<< "Quelle idée quand même de rester là à essayer de vous dérober aux joies de cette belle fête et à celles que vous confèrent votre jeunesse," reprit Le Vicomte sur un ton moins rieur. "Si ma vanité s'était tournée du côté de la poésie comme pour vous, pensez bien qu'en quelques vers bien arrangés, j'aurai engagé les plus magnifiques femmes à danser avec moi."

À cela je ne répondis rien, me contentant d'une muette indignation. Néanmoins cette indignation eut vite fait de se transformer en admiration. Au moins lui il oserait me dis-je, ce qui était loin d'être mon cas. Il me revint d'ailleurs en mémoire cette fois où j'avais été présenté à Madame de Clifford. L'envie de l'engager à danser n'avait pas été ce qui me manquait. Juste, je n'avais pas osé. Je lui avais trouvé dans les premiers temps, une sensualité et une suavité si déconcertantes que j'en étais arrivé à les confondre avec l'air grave et suffisant que lui prêtait à tord son imposante toilette tout en rouge... 
Je me sentis d'un coup bousculé ce qui me fit Immédiatement ouvrir grands les yeux de surprise.


« S'il vous plait, laissez-moi passer. Ecartez-vous, cet homme est en train de s'étouffer ! » 


Entendant cela, je ne su ce qui me frappa en premier : l'affolement qui se mêlait au ton de cette voix ou plutôt le rouge écarlate qui se hâtait devant et que je pris d'abord pour une couleur familière ? se pourrait-il que ce soit Madame So...!

L'espoir qui m'avait spontanément poussé à suivre cette dame se dissipa net, emporté en un instant par le pitoyable sentiment que qu'inspira la scène. Avec autant de promptitude que tout à l'heure, je m'élance hâtivement pour prêter main forte à la dame qui semblait en quémander du regard.

 Ma première initiative fut de tapoter le monsieur par le dos. C'était hélas la seule idée qui me vint sur le moment. 

<< "Il faut appeler un médecin, vite" lançai-je à l'attention de mon ami Le Vicomte qui m'avait suivie et qui se tenait derrière  en affichant un air totalement ahuri.   
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:28

 
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Mars 1810, deux mois plus tôt.


Dieu merci, mon regard pressant et inquiet finit par repérer un très jeune homme d'apparence impliquée et débrouillarde. Nos regards s'accrochèrent un instant et ma supplication silencieuse sembla être entendue : je vous en supplie, apportez-moi votre aide !

Presque immédiatement, le jeune Lord s'immisça à mes côtés pour se glisser dans le dos du malheureux. Dos qu'il se mit à tapoter maladroitement avant de déclarer d'une voix forte « Il faut appeler un médecin, vite ! »

Cette phrase me stoppa net quelques seconde dans mon action. Non, un médecin n'était pas nécessaire, j'avais toutes les compétences et les connaissances pour déloger le corps étranger de la gorge de ce pauvre homme. Mais il fallait que je pense à garder le secret de ma profession aux yeux de mon époux qui ne l'approuverait certainement pas. Je poussais donc un léger soupir avant de m'adresser à la foule à mon tour « Que quelqu'un fasse chercher mon époux, le Docteur Anderson. Il discute affaires quelque part dans les jardins. »

Sans chercher davantage à comprendre, je reportais toute mon attention sur l'homme qui s'étouffait. Prenant place devant lui, je lui ouvris délicatement la bouche et y approchais mon visage afin de voir si la chose obstruant sa trachée était visible ou non. Malheureusement, à part des muqueuses aux allures peu hygiéniques, je n'aperçu rien d'autre.  

Contournant de nouveau mon patient, je pris place aux côtés de ma jeune aide. Je ne le connaissais pas, jamais le garçon ne m'avait été présenté. Je n'étais donc pas sensée lui adresser la parole, mais l'heure n'était plus aux courbettes de bienséance. Après tout, l'étiquette pardonnerait bien un écart si celui-ci permettait de sauver la vie d'un homme innocent.

« Pardonnez mon intervention, jeune Lord. Si je puis me permettre, tapez le dos de cet homme avec plus de force et à cet endroit là, juste entre ses deux omoplates. Je vais l'aider à incliner son buste vers l'avant pour que la pesanteur soit de notre côté. » annonçais-je en montrant ladite zone au jeune homme. Puis, mettant mes mots à exécution, j'aidais l'homme en détresse à se pencher vers l'avant, maintenant ses épaules dans la bonne position.

Je me maudis intérieurement d'avoir choisi de porter ma tenue actuelle. Elle n'était vraiment pas adaptée à l'exercice de la médecine, notamment à cause de ce décolleté outrageusement plongeant. De plus, dans ma position actuelle, les armatures rigides de mon corset me rentraient dans le bassin, rendant l'exercice encore plus délicat car je me devais de tenir un angle de positionnement qui m'était tout sauf agréable.

Dans l'empressement, je remis une mèche rebelle de mes cheveux derrière mon oreille. Normalement, quelques tapes devraient suffire pour faire sortir l'aliment bloqué. Et ce fut le cas. Après une dizaine de tapes bien dosées, l'homme fut prit d'un haut-le-cœur et cracha droit devant lui une crevette à moitié mangée. La foule s'écarta promptement pour éviter que le projectile improvisé n'atterrisse sur leur belles tenues. L'inspiration profonde et salvatrice que prit l'homme ensuite me serra l'estomac : le soulagement était lisible sur son visage, mais la douleur de ses poumons asséchés se remplissant de nouveau d'air également.

Le malade se tourna vers le jeune Lord qui m'avait prêté main forte et le remercia chaleureusement. Je souris discrètement, alors que quelqu'un m'informait que mon époux était pour le moment introuvable. Tant pis pour lui, il n'y avait de toute manière plus rien à soigner.

Je repris la parole, m'adressant au jeune sauveur « Puis-je vous faire part de toute ma gratitude, jeune Lord, sans votre aide jamais je n'y serais parvenue. Si vous voulez maintenant soulager les prochaines inspiration de ce gentilhomme, allez quérir un domestique pour qu'il lui prépare une tisane de millepertuis et de miel. »

D'un geste sûr, je lissais ma robe, lui adressais un dernier regard plein de remerciements, puis je m'éloignais discrètement. Je ne voulais pas ébruiter mes capacités, ni me donner en spectacle trop longtemps. Si mon mari apprenait ce qui venait de se passer, et que j'avais pris part aux soins, il me battrait de colère à coup sur. Quelques mètres plus loin, je me saisis d'un verre de ce qui me sembla être du vin blanc, que je portais immédiatement à mes lèvres. Toute cette agitation m'avait donné soif ! Je sentais l'empressement quitter mes veines doucement, reprenant avec lui toute l'adrénaline que cela avait engendré. Soudain très calme, peut-être même trop calme, je sentis la tête me tourner. Des yeux, j'aperçus alors un petit canapé un peu à l'écart. Cahin caha, me faufilant une nouvelle fois entre les invités qui avaient repris une vie normale pour prendre place sur le divan le temps de retrouver mes esprits. D'une main distraite, je lissais les pans de ma robe rouge et réajustais le décolleté : tout était prétexte à me changer les idées. Je soupirais en pensant que le mieux que j'aurais dû faire aurait été de prendre de quoi grignoter un morceau sur le buffet afin de faire remonter le taux de sucre dans mon sang.
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:29

(...) << "Oui mais... où en trouver dans l'immédiat ??"
je le vis bien, que mon ami semblait embarrassé. D'ailleurs on ne pouvait lui en vouloir, étant comme moi novice dans ce milieu. Il regardait de tout côté, dans la foule surtout, espérant que quelqu'un daigne faire une suggestion. Ainsi, lorsque la dame à mes côtés déclara qu'il fallait faire chercher son mari, un certain docteur Andersen, il se pressa de fendre la foule sans attendre son reste.

Qu'à moi, certifier que je savais exactement ce que je faisais aurait été parjure. J'agissais plus par instinct, bien loin de me douter de la méthode. Je n'aurai pas su dire si l'intensité était la bonne ou même s'il y avait une partie à cibler en particulier. Je vis donc avec horreur que mes efforts n'engendraient rien, si non une perte de temps qui risquait d'être inéluctablement fatale au monsieur.

Alors que la panique commençait à me titiller les nerfs, je fus distrait par le comportement de la dame, celle la même que j'avais suivis. En la regardant œuvrer, je vis avec grand étonnement de quelle manière elle gardait une parfaite maîtrise de son esprit. Elle était aussi maîtresse de ses actions et donnait à l'opinion le loisir de croire qu'elle savait minutieusement ce qu'elle faisait. J'étais stupéfait et c'était peu de le dire, car jamais sa toilette n'avait pas juste laissé soupçonner un tel psychique...


« Pardonnez mon intervention, jeune Lord. Si je puis me permettre, tapez le dos de cet homme avec plus de force et à cet endroit là, juste entre ses deux omoplates. Je vais l'aider à incliner son buste vers l'avant pour que la pesanteur soit de notre côté.


À ces paroles qui d'ailleurs avaient manqué de me saisir, ce fut à mon tour, à la suite de mon ami, de m'exécuter avec empressement. 
Je n'étais ce pendant pas sans ignorer que ce n'était pas conforme aux manières du grand monde mais il fallait bien s'accorder sur le fait que ni le temps, ni la circonstance ne nous faisaient bonne office.
 Ce qui m'avait surtout surpris était l'impression de trouver dans ses indications, une sorte de détermination qui ne permettait pas de passer outre son savoir faire. Elle avait parlé avec précision, et d'une sorte qu'il était difficile de pas en être intriguer, voire fasciner... Enfin, ce fut plein de cette pensée que je me fis plus méthodique, tâchant d'être le plus réactif possible.

Toutefois il m'arrivait entre deux intervalles de temps, de jetter sur elle un regard un peu songeur. Je vis d'ailleurs avec beaucoup de curiosité comment l'effort transparaissait sur ses traits. Ces même traits trahissaient aussi une force que je n'avais pas coutume de voir chez les dames de la haute société. Contre toute attente cependant, ni l'effort ni la force ne semblaient déloger sa féminité, ça non. Je me sentis même rougir d'indiscrétion lorsque mon regard l'eût considéré davantage. Aussitôt je m'en décrochai, plus troublé que jamais (...)

Après de longues minutes de tourment de d'acharnement qui parurent se substituer à une éternité, même pour moi, le monsieur était enfin sortir d'affaire. Un soupir d'aise passa alors instantanément sur mes lèvres après en avoir eu la confirmation. Le monsieur n'eu qu'à peine retrouvé la capacité de parler à nouveau qu'il voulut déjà me remercier. Gêné - par ses taussots alarmants, son âge avancé, mais aussi par le fait de me voir attribuer un mérite que j'étais loin d'avoir concrétiser seul -, je lui fis signe avec un sourire maladroit, la main sur son épaule, de ne point davantage s'agiter. 

Le Vicomte qui ignorait tout de son rétablissement revint, la mort dans l'âme, pour annoncer que le docteur était introuvable. Heureusement il vit bientôt que la situation n'était plus aussi délicate et il sembla lui aussi s'apaiser. J'allais lui faire un sourire quand une voix me stoppa net pour me faire faire volte face. 


 « Puis-je vous faire part de toute ma gratitude, jeune Lord, sans votre aide jamais je n'y serais parvenue. Si vous voulez maintenant soulager les prochaines inspiration de ce gentilhomme, allez quérir un domestique pour qu'il lui prépare une tisane de millepertuis et de miel. »


Effectivement c'était la dame. 
Sa voix avait recouvré une entière sérénité, tout comme ses traits. Il me fut sur le moment si agréable de faire état de la maturité qu'elle inspirait... Du reste, son conseil acheva de me convaincre de son expertise et je me dis que l'on serait bien trompé si l'on ne trouvait en elle une sorte de savant. 
Je voulus à mon tour formuler une réponse mais je dû me contenter d'un simple hochement de tête devant son air d'impatience quoique tout ce qu'il y avait de plus avenant. 

Juste à sa suite le Vicomte revint vers moi en soutenant le monsieur et aidé d'autres gens. Il toussait toujours autant alors je saisis quelqu'un pour lui donner l'ordre de lui préparer une tisane de millepertuis et de miel. Aux autres je les priai d'aller l'installer afin qu'il se repose. Quand tout ce beau monde s'en fut allé, il ne restait que mon ami et moi. Comme je m'en doutais, il était chargé d'ingénieuses suppositions qui faisaient passer mon adresse pour ce qu'elle n'était pas. 

<< "Vous êtes décidément une personne bien plus habile que vous n'en donnait l'air."

<< "En vérité Maxime je n'y suis que pour peu de chose dans toute cette entreprise. C'est cette dame la véritable faiseuse de miracle, c'est elle qui m'a dirigé. J'ai du mal à croire..." je me tue net. 


Encore un mot en ce sens et le soin que j'avais eu jusqu'ici de cacher ma passion aurait été vain. Moi même j'eu beaucoup de mal à ne pas en rougir de honte. Parallèlement Maxime me pressa de tout lui dire alors je fis vite de transformer mon propos:

<< "J'ai du mal à croire que...qu'une femme du monde ait autant d'adresse dans le domaine dans la médecine." 

<< " Ah ? je vous trouve bien sévère pour elles, ce qui n'est pas dans vos habitudes, il me semble. 
Quoique oui, je vous avoue partager cet avis... soit, son mari est bien médecin, non ? Voyez en ce sens là. D'ailleurs il me semble que je vous ai vu l'entretenir, la connaissez vous ?"  

<< "Malheureusement non... " (...)
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:29

 
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Mars 1810, deux mois plus tôt.


Assise là sur ma petite banquette en retrait, je recouvrait peu à peu mes esprits bien que le manque de sucre entretenait toujours un léger vrombissement dans ma tête. M'installant plus confortablement, je réajustais ma robe au moment où une Lady, la sœur même de mon époux, vint prendre place à mes côtés et me proposa un verre d'eau. Je la remerciais chaleureusement, portant avec grâce le contenant si fragile jusque mes lèvres.

« Pardonnez ma curiosité, Chère Abigaelle. Mais puis-je savoir si vous avez appris comment réaliser de tels miracles au contact de mon inégalable frère ? » me demanda Clarisse avec dévouement.

Je ne puis empêcher mon nez de se froncer, sentant déjà la conversation délicate arriver, avant de répondre d'une voix douce « Eh bien, Lady Anderson, auprès de qui d'autre auriez-vous voulu que mon savoir ne s'étoffe de la sorte ? » dis-je d'un ton mielleux, envieuse de faire taire le sujet au plus vite afin qu'il ne s'ébruite pas aux oreilles d'Arthur. A vrai dire, mon cher époux me tenait aussi éloignée du sujet de la médecine qu'il ne l'aurait fait de la lèpre, aussi avais-je appris au contact de ses livres scientifiques, mais aussi lorsque je tenais le magasin d'apothicaire de mes parents. Les plantes avaient moultes pouvoirs insoupçonnés, et bien que cet art était souvent jumelé à celui de la sorcellerie par les ignares, je savais qu'elles pouvaient sauver de nombreuses vies. Ou en prendre, le cas échéant.  

Soudain, mon regard se porta de nouveau sur les invités évoluant dans cette immense salle. Mes yeux accrochèrent ce jeune homme qui m'avait été si utile et gentil. Une idée me vint alors en tête : peut-être ma chère belle-sœur le connaissait-elle de précédentes réceptions et pouvait me le présenter ? Il me plairait tant d'échanger avec lui sur sa vision des choses, mais surtout sur le métier vers lequel il se prédestinait. Peut-être voguerait-il vers un avenir de médecin lui-aussi ? Bien que sa tenue et ses fréquentations me laissaient penser qu'il appartenait à la noblesse et que l'exercice de la médecine résulterait être une vocation bien trop basse pour quelqu'un de son rang.

« Dites-moi Clarisse, à tout hasard, le jeune Lord nous tournant le dos là bas fait-il partie de vos connaissances ? » demandais-je avec détachement bien que ma curiosité ne tarderait pas à éveiller la sienne.

« Point du tout » répondit la femme en clissant un regard vers le groupe d'homme en question. « Par contre, son ami le Vicomte en fait partie lui. Souhaitez-vous que je vous introduise auprès de lui ? » questionna-t-elle avec innocence bien que je sache qu'elle saurait me rappeler tôt au tard cette faveur.

Alors que je hochais la tête par l'affirmative, Clarisse s'empressa de me prendre le bras et de me guider vers ces hommes aux prises d'une discussion animée. Je retins à grand peine une exclamation surprise et tâcha de suivre son rythme effréné. Une fois les hommes rejoint, ma belle-sœur fit une révérence au Vicomte et s'adressa directement à lui.

« Monsieur le Vicomte, si vous le voulez bien, laissez-moi vous présenter Lady Abigaelle Bitcham-Anderson, l'épouse de mon frère, le Docteur Arthur Anderson. Abigaelle, vous avez devant vous mon cher ami le Vicomte. » dit-elle d'un air pompeux, trop heureuse de pouvoir me présenter ses nombreuses connaissances. A mon tour, je m'inclinais avec respect en direction de l'homme qui semblait bon ami avec celui qui m'avait tout à l'heure prêté main forte. « Monsieur le Vicomte, c'est un véritable honneur de faire votre connaissance. Je souhaitais vous remercier de vous être si promptement proposé pour aller quérir mon époux tout à l'heure. » dis-je en glissant un regard vers le jeune Lord à sa droite. J'espérais de tout coeur que le Vicomte fasse les présentations pour en apprendre plus sur lui.  
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:30

(...) Après ma dernière réponse le Vicomte ne vit pas grand chose à rajouter en ce sens alors il passa à autre chose, notamment à des banalités que je ne suivais qu'à moitié. 

En vérité je ne pouvait me défaire de ce qui venait de se passer... D'ailleurs comment faire autrement quand je n'avais même pas connaissance du nom de celle que j'avais prise d'abord pour mon amour secret ?... n'y avait-il là point d'ironie ? 

J'avais encore en mémoire les premiers transports que l'activité de son amabilité m'avait suggérés. D'ailleurs maintenant que j'y pensais plus minutieusement, il sembla que bien plus encore, que le courage et la maîtrise dont elle avait su faire preuve, rentraient dans cette merveilleuse amabilité. Je le vis bien dans les derniers moments où je l'avais aperçu.
 
Depuis la beauté de ses traits, l'élégance de sa taille, la noblesse de son maintien et l'avantage qu'elle avait de jouir de beaucoup charisme, d'une grande maturité et d'un esprit bien en accord avec, il me parut évident qu'à défaut de ne pas être Sophie de Clifford, elle ne pouvait quand bien même en tirer vanité. Juste qu'à sa différence elle était mariée. 
Il ne m'en fallut donc pas davantage pour juger qu'il serait convenable de ne plus pousser autant la réflexion. - Que Dieu me garde d'oser jamais lever les yeux sur une femme mariée, pensais-je aussi. N'empêche cependant que j'étais convaincu qu'il souffrirait bien mon envie de vouloir lui dédier quelques vers au soir dans l'intimité... l'idée m'enchanta.

_ "J'ai toutes les raisons de croire que votre esprit est plus agréablement occupé, oserez-vous les contester ?", il y avait dans la voix du Vicomte une pointe de je ne sais pas quoi mêlé à un peu de moquerie, de quoi me signifier que mentir ne serait que lui prêter fortement raison.

_ "Hélas pas au point que vous l'exigez, j'en ai bien peur. "

_ "Et que suis-je sensé comprendre par là ?"

_ "Rien du tout mon seigneur. Si ce n'est bien-sûr que je vous connaisse par cœur "

_ "Pensez bien que même sans me douter que tout ceci n'est que perfidie, j'aurai quand trouvé peu flatteur d'être si facile à connaître." lâcha t'il avec moins d'entrain.

_ "Vous me voyez fâché de vous déplaire mon ami " je n'étais guère autant affligé que mes paroles n'en donnaient l'air et je ne m'en cachais que trop peu, sans toutefois feindre quelqu'indélicatesse. Laissant son moment au rire, je redevins sérieux l'instant d'après. 
"Pour tout vous avouer mon cher, je pensais encore à l'aventure extraordinaire de tout à l'heure. Je me disais surtout que c'était bien dommage de ne pas connaître cette dame, mondainement parlant je veux dire. j'aurai tant de questions.. "

_ "Je vous la présenterai si vous voulez !" , rappliqua t'il comme s'il avait toujours eu connaissance de mon trouble.

_ "Et comment ferrez-vous donc ?"

_ "À la première occasion que je trouverai ! soit, j'aimerais attirer votre attention sur un autre sujet. C'est à propos de la fête d'anniversaire de votre Cousine Marianne. Vous me confirmez que c'est bien dans deux mois..., oh la belle coïncidence !"

La spontanéité qui avait taché son ton sur la fin se poursuivit dans ses gestes, me faisant à mon tour bouger sur la droite pour laisser venir. Ce ne fut pas sitôt fait d'ailleurs, que mon regard s'arrondit de surprise quand il croisa celui de la dame dont je me languissais jadis de la retrouver jamais. 
Néanmoins cette fois-ci elle était accompagnée et ce fut pour cette éventuelle raison qu'il me fallut déguiser promptement mon étonnement. Quant à mon ami le Vicomte il n'en fut rien. Je le vit même se confondre en éloge devant la lady qui m'était des deux la plus inconnue (...)


« Monsieur le Vicomte, si vous le voulez bien, laissez-moi vous présenter Lady Abigaelle Bitcham-Anderson, l'épouse de mon frère, le Docteur Arthur Anderson. Abigaelle, vous avez devant vous mon cher ami le Vicomte. »


Son ton un peu trop enjoué à mon goût ne suffit cependant pas à dissuader le sourire presque reconnaissant qui s'installa sur mes lèvres. J'avais enfin son nom... 
La joie du Vicomte parut sans détour elle aussi. En effet il devait être ravi de pouvoir tenir en temps et en heure sa promesse. 


« Monsieur le Vicomte, c'est un véritable honneur de faire votre connaissance. Je souhaitais vous remercier de vous être si promptement proposé pour aller quérir mon époux tout à l'heure. »


Comme depuis je la connaissais - très peu de temps en fin compte - la dame se montrait avenante. _Il faut bien qu'une si aimable qualité prévienne toujours en faveur de celui qui l'a possède, m'accordais je à penser sur le moment. Le Vicomte prit la parole à sa suite. 

_ "Je vous en prie chère lady, ce n'était vraisemblablement pas grand chose à côté de votre courage. Par ailleurs" , se pressa t'il de poursuivre, " laissez-moi aussi vous présentez mon bon ami Le Duc de Kent, Edward Winslow. Edward, vous avez devant vous Lady Clarisse Andersen et sa belle sœur, Lady Abigaelle Bitcham-Anderson. Cette dernière ne doit plus vous paraître tant étrangère je suppose", il ne se garda pas de souligner sa dernière phrase par un sourire complice. Je le lui rendis avant de prendre la parole. 

_ "Vous devinez bien mon ami. puis aux dames, Mes hommages chères Ladies, c'est un immense plaisir pour moi de faire votre connaissance en bonne et due forme." Il en va de soi que cette remarque était surtout à l'attention de celle à qui mon regard n'avait cessé d'être attaché. " D'ailleurs lady Bitcham-Anderson, vous ajouterez énormément à mon plaisir si vous acceptiez de vous engagez avec moi pour une danse, enfin seulement si vous le désirez, bien entendu

Cette initiative, un peu préméditée sur les bords, vint en partie du fait je tenais énormément à l'entretenir en privé. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle le veuille bien en retour. 
   
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:30

 
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Mars 1810, deux mois plus tôt.


Alors que mes dernières paroles franchissaient mes lèvres légèrement maquillées d'un rouge tout aussi mat qu'élégant, sciant à merveille avec la couleur écarlate de ma toilette, je m'adressais directement au Vicomte pour lui présenter mes plus grands respects, et je ne pus me retenir de glisser un rapide regard à mon inconnu du jour. L'homme était jeune, il semblait à peine entrer dans la fleur de l'âge bien que ses regards appuyés sur ma personne depuis l'incident me laissaient supposer qu'il devait déjà avoir une certaine expérience des femmes. J'étouffais un soupir désapprobateur. Il serait mentir que d'affirmer que je n'appréciais pas cette impression hautement délicieuse de lui plaire, d'être désirée, d'être femme féminine et délicate tout simplement. Toutes ces choses que mon cher époux ne m'avait que très rarement fait ressentir.

Bien loin de moi était pourtant l'idée d'entretenir cette flamme, je me devais d'étouffer tout début d'incendie avant qu'il ne consume mon tout jeune ami. J'avais beau apprécier le regard de ce si jeune homme sur mon corps, j'étais tout aussi liée à un autre que notre apparente différence d'âge m'empêchait de me projeter ailleurs que là ou résidait ma place.

Me faisant violence pour laisser là mes pensées vagabondes, je tentais de reprendre le fil de notre discussion avec ces messieurs de la Haute. Heureusement, le Vicomte avait de nouveau toute mon attention juste au moment ou il s'empressa de me présenter son ami ici présent : « Je vous en prie chère lady, ce n'était vraisemblablement pas grand chose à côté de votre courage. Par ailleurs, laissez-moi aussi vous présentez mon bon ami Le Duc de Kent, Edward Winslow. Edward, vous avez devant vous Lady Clarisse Andersen et sa belle sœur, Lady Abigaelle Bitcham-Anderson. Cette dernière ne doit plus vous paraître tant étrangère je suppose »

En entendant le titre porté par le sauveur de ma soirée, je tâchais de dissimuler ma surprise. J'ouvris la bouche, puis la refermais. Mes mains jouèrent nerveusement entre elles quelques secondes, puis je les passais toutes deux sur ma robe pourtant immaculée, comme pour lisser des plis de tissu imaginaires. Alors ce jeune adulte que j'avais traité comme mon obligé au cours de l'intervention toute à l'heure était un Duc, rien que ça... Honteuse, mon regard se fit tout à coup fuyant et mes joues s'empourprèrent légèrement. Je me confondis dans une révérence des plus basses, espérant bêtement racheter ainsi ma faute.

Le Duc prit alors la parole, me laissant totalement déséquilibrée sur cette pente que je pensais plus que glissante : « Mes hommages chères Ladies, c'est un immense plaisir pour moi de faire votre connaissance en bonne et due forme. »

Enfin, je me repris assez pour prononcer quelques mots : « Votre grandeur, Duc Winslow, tout l'honneur de cette rencontre est pour moi, soyez-en certain. » J'hésitais à nouveau, lui lançant un regard à la dérobé avant de me redresser face à lui. « Monsieur, je vous serai grès d'accepter mes plus plates excuses quant-à la maladresse dont j'ai pu faire preuve tout à l'heure à votre égard... Vous adresser la parole sans présentation était déjà une faute toute mienne, mais vous donnez des ordres... J'espère que votre pardon sera assez grand pour passer outre mon impardonnable comportement.  » finis-je d'une voix plus basse et suave à cause de mes poumons vides d'air après cette tirade.

J'attendis du Duc milles remarques, humiliations ou même châtiments... Il répondit quelque chose que mon esprit n'imprima résolument pas, trop absorbé par sa dernière phrase : « D'ailleurs lady Bitcham-Anderson, vous ajouterez énormément à mon plaisir si vous acceptiez de vous engagez avec moi pour une danse, enfin seulement si vous le désirez, bien entendu  »

A l'instant, je ne pu dissimuler ma surprise face à sa proposition. Je l'avais insulté en public et cet étrange Edward Winslow m'invitait à danser ? Je tachais de reprendre contenance et de dissimuler le sourire qui avait étiré mes traits contre mon grès. « Votre altesse, je vous prie de m'appeler Lady Bitcham ou Lady Anderson, selon votre grand vouloir. Nul besoin de vous encombrer d'un nom à rallonge. » Puis, rivant mon regard clair au sien, je répondis par la favorable à sa requête « Monsieur, rien ne me ferait plus plaisir de racheter mon insolence en vous accompagnant pour une danse... »

Je replaçais derrière mon oreille une mèche rebelle tombée du chignon que ma femme de chambre avait réalisé de ses mains de fée quelques heures plus tôt. Une danse aurait sans doute raison de ma coiffure, mais je comptais bien en profiter pour discuter quelques instants seule à seule avec cet homme. Eh puis, en toute convenance, mon époux serait sans doute l'homme le plus heureux de voir que sa femme se rapproche de la Noblesse Anglaise, lui qui ne rêvait que de faire entrer son nom dans la haute société.



  
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:31

(...) Même s'il paraissait que le Vicomte ne faisait que remplir sa promesse, je n'étais pas dupe. Connaissant mon ami, tout était bien parti pour qu'il me quémande sous peu une faveur de Marianne. Cela d'ailleurs m'intriguait un peu et pour bien des raisons. Mais n'empêche qu'il venait aussi de m'inspirer un dessein tout à fait jouable, à la condition de trouver en lady Bitcham les dispositions que j'espèrais.
  Ces pensées me vinrent via la fraction de temps que dura mon sourire complice pour Maxime. Puis je les laissai là, afin de rendre toute mon attention aux dames auxquelles était destinée ma révérence.   
_ (...) "Mes hommages chères Ladies, c'est un immense plaisir pour moi de faire votre connaissance en bonne et due forme." Il en va de soi que cette remarque était surtout à l'attention de celle à qui mon regard n'avait que très peu cessé d'être attaché. 


« Votre grandeur, Duc Winslow, tout l'honneur de cette rencontre est pour moi, soyez-en certain. » 


Il y avait dans sa démarche un redoublement de politesse pour lequel j'aurais eu une légère objection, mais finalement je n'en fis rien et elle poursuivit. 


« Monsieur, je vous serai grès d'accepter mes plus plates excuses quant-à la maladresse dont j'ai pu faire preuve tout à l'heure à votre égard... Vous adresser la parole sans présentation était déjà une faute toute mienne, mais vous donnez des ordres... J'espère que votre pardon sera assez grand pour passer outre mon impardonnable comportement. »


Ce ne fut qu'à cet instant que je pris effectivement conscience de l'apparente gêne. Je trouvais cela d'abord dommage car elle était loin du compte. À la vérité j'étais persuadé qu'il n'y avait pas plus enchanté d'elle que moi sur l'instant et même que c'était pour des raisons plus nobles encore qu'un titre de noblesse. Quant aux manières, se rendait elle seulement compte qu'elle avait sauvé une vie ? ce n'était décidément pas un ton proportionnel à la hauteur de son mérite et je me devais de lever la supercherie.

_ "En toute franchise chère madame, je vous trouve bien trop sévère pour vous-même. Soyez assurée que votre adresse de tout à l'heure vaut bien le plaisir que je garde, d'avoir pu vous être obligé." disant cela j'arborais un sourire chargé d'attention et un regard ardent qui ne souhaitait que de la voir se défaire de cette mine morose et accablée. " D'ailleurs lady Bitcham-Anderson, vous ajouterez énormément à mon plaisir si vous acceptiez de vous engagez avec moi pour une danse, enfin seulement si vous le désirez, bien entendu" 


 « Votre altesse, je vous prie de m'appeler Lady Bitcham ou Lady Anderson, selon votre grand vouloir. Nul besoin de vous encombrer d'un nom à rallonge. »


_ Oh mais, c'est que je ne me plains pas, pensais-je. Il n'y avait que mon sourire croissant d'assez hardi pour trahir cette pensée. 


 « Monsieur, rien ne me ferait plus plaisir que de racheter mon insolence en vous accompagnant pour une danse... »


Il me parut que rien d'autre que cette réponse n'aurait put autant me combler sur la minute. Et le plus ironique dans cela fut que je n'eus pas à m'accomoder pour arranger quelques somptieux vers. Comme quoi finalement cette vanité que m'enviait le vicomte était souvent dérisoire. 
J'essayai par la suite de canaliser autant que possible mon empressement de lui prendre la main, me pliant d'abord pour la lui commander ensuite. 


_ Si vous voulez bien me prêter votre main... (...)
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:31

 
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Mars 1810, deux mois plus tôt.



Alors que je portais mon attention sur le Duc qui répondais habilement à mes excuses, je remarquais que celui-ci changeait de mine : il m'apparut alors clair que mon comportement ne l'avait aucunement outré et qu'il l'avait totalement approuvé au vu de l'empressement auquel nous avions dû faire face un peu plus tôt. A cette nouvelle rassurante, un nouveau sourire étira mes lèvres. Ce jeune homme avait indéniablement le sens des convenances, mais je compris qu'il était aussi doté d'un certain sens morale et éthique qui l'en empêchait de m'en tenir rigueur.

Nous avions tout deux, et dans un duo plutôt percutant, exaucé le vœux de Dieu en épargnant une vie innocente d'un destin bien funeste. Ses prochains mots terminèrent de me convaincre : « En toute franchise chère madame, je vous trouve bien trop sévère pour vous-même. Soyez assurée que votre adresse de tout à l'heure vaut bien le plaisir que je garde, d'avoir pu vous être obligé.. »

D'un élégant geste de la tête, je lui signifiais que j'avais bien assimilé ses propos et que je les acceptais entièrement. Il n'avait d'ailleurs pas mine à sembler homme déçu, bien au contraire, je me devais de l'avouer. Son visage encore enfantin me paraissait plutôt emplis d'une certaine... Oserais-je vraiment qualifier cela de fierté ? Dans tout les cas, son regard était indéniablement serein, et d'une certaine manière très avenant, presque protecteur.  

Suite à cet échange, le regard d'Edward s'était fait plus amical, plus profond... Ses yeux qui fixaient les miens brulèrent soudain d'une expression si ardente que j'en oubliais presque le reste des convives. Un court instant, j'eu peur de sa prochaine prise de parole et de la déclaration qui ne manquerait pas de l'accompagner. Mais qu'avait donc bien le jeune homme en tête ? Quittant la mine accablée que j'affichais jusque là, j'attendis la suite. Nul doute, mon attention était sienne.

L'attente ne se fit pas longue avant que sa voix ne fasse de nouveau vibrer mes tympans : « D'ailleurs lady Bitcham-Anderson, vous ajouterez énormément à mon plaisir si vous acceptiez de vous engagez avec moi pour une danse, enfin seulement si vous le désirez, bien entendu »

A l'instant, je ne pu dissimuler ma surprise face à sa proposition. Je l'avais insulté en public et cet étrange Edward Winslow m'invitait à danser ? Je tachais de reprendre contenance et de dissimuler le sourire qui avait étiré mes traits contre mon grès. Puis, rivant mon regard clair au sien, je répondis par la favorable à sa requête « Monsieur, rien ne me ferait plus plaisir que de racheter mon insolence en vous accompagnant pour une danse... »

La réponse que j'avais formulé sans trop prendre le temps d'y réfléchir sembla combler le Duc au plus haut point. En effet, mon œil aiguisé pour remarquer le langage non verbal transmit par les réactions instinctives du corps humain m'apprit que l'homme me faisant face réprimait du mieux qu'il le pouvait son impatience. Oh oui, cette danse s'annonçait des plus intéressantes et je me surpris même à prier qu'elle soit aussi longue que possible. Nul besoin de le dire, je passais l'une des meilleures soirées que la vie m'ait donné la chance de vivre depuis mon union avec le Docteur Andersen. A cet instant, James, mon ami d'enfance qui était jusqu'à récemment encore omniprésent dans mes pensées, sembla les quitter pour quelques minutes. Et bon Dieu - pardonnez-moi du blasphème - qu'est-ce que c'était bon d'enfin penser à autre chose !

Ravissant mes yeux par la finesse de son éducation, le Duc de Kent s'inclina bien bas devant moi dans une des révérences les plus respectueuses qu'il m'ait été donné de recevoir, moi, simple femme née sans titre aucun des bas quartiers Londoniens. Bien plus enjouée que je ne l'aurais dû, je coinçais ma lèvre inférieure entre mes incisives dans l'optique de dissimuler mon sourire un tant sois-peu gêné, mais surtout on-ne-peut-plus ravis.

Il reprit alors la parole d'une voix cérémonieuse que je ne lui connaissais jusqu'alors pas : « Si vous voulez bien me prêter votre main... »

Un bref instant, mon regard balaya le sol alors que je rendais à mon nouvel ami le respect d'une révérence appliquée. Puis, d'un geste lent et mesuré, je vins déposer avec douceur ma main dans la sienne. Lorsque nos regards se croisèrent à nouveau, je lui rendis son sourire et pivotais pour suivre son mouvement et marcher à ses côtés.

Le Duc me guida avec une certaine dextérité propice à l'action vers un lieu disponible de la piste de danse. Cela serait mentir que de nier les battements de mon cœur qui s'emballaient, semblant vouloir se poser sur le rythme imposé par les notes de musique. Ma respiration aussi se fit plus rapide, soulevant ma poitrine avec bien plus de régularité pour emplir mes poumons d'un air salvateur. Mais mon esprit s'assombrit quelques secondes alors que la peur infondée d'oublier les pas venait piquer au vif mon estomac. Je les avais répété, encore et encore, jusqu'à me mouvoir avec grâce et instinct. Pourtant, l'appréhension était bien présente, et la peur de causer une catastrophe - un pied écrasé, une vrille peu agile ou pire encore, une chute - s'avérait bien plus forte encore.

Rivant une nouvelle fois mon regard d'un bleu clair à celui bien plus sombre du Duc, je lui sommais silencieusement de bien vouloir pardonner mes possibles maladresses. J'étais certaine d'avoir su maîtriser cet éclair de doute qui avait promptement dansé dans mes yeux, mais peut-être le jeune garçon était suffisamment aguerrit pour s'en être aperçu avant qu'il ne disparaisse tout aussi soudainement.

Soudain mal à l'aise par notre proximité récente, ainsi face à face et immobiles, je détournais mon visage en trouvant étrangement beaucoup d'intérêt aux couples qui évoluaient non loin de nous. Cela n'avait pas indigné mon esprit avant cela, mais partager quelques pas de danse était en réalité bien intimiste si l'on y prêtait plus grande attention : la proximité entre l'homme et la femme était à son comble alors que les deux corps virevoltaient au rythme de la musique. Un duo de mains se touchait alors que l'autre paire était sensé se trouver sur le corps du partenaire. Mon Dieu, avais-je réellement pris la bonne décision ? Sans doute le Duc saurait-il bientôt faire taire mes peurs...
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:32

(...) J'aimai d'emblée la sensation que sa main, enrobée dans un jolie gant de satin, me procura. Ça ne fit qu'augmenter un plaisir déjà bien établi... 

Sur cette note, nous nous éloignâmes ensemble, sous les regards non indifférents, je m'en doutais, de nos compagnons. Même si bon, nous n'avions qu'à peine fait deux pas que j'entendais déjà derrière mon ami le Vicomte entretenir Lady Clarisse au sujet de Shakespeare. Je me demandais vraiment s'il viendrait un jour à se douter de ma réelle motivation vis à vis de cet auteur en particulier.

 Soit, je conduisis la dame dans un secteur que je jugeais propice, car suffisamment libre pour faciliter le mouvement. Il faut dire que j'avais pour moi une certaine expérience déjà depuis mon entrée dans le monde et que c'était là une chose qui, même sans m'apparaître comme une évidence, avait réhaussé de beaucoup ma fierté naturelle. Cette dernière était d'autant plus renforcée sur le moment par cet inflexible sourire que me suggérait le ravissement dans lequel je me trouvais. En outre, on était bien loin du Edward d'il y a un an, à qui la peur avait empêché d'oser engager Lady De Clifford. 

Je trouvais la musique bonne quoique touchant sur la fin. Il n'y avait donc pas d'intérêt à entrer dans la danse tout de suite. J'avais plutôt en idée de profiter de ce bref intervalle pour commencer d'entretenir ma cavalière car évidemment ce n'avaient pas été des paroles au vent quand je m'attristais de demeurer longtemps avec des questions sans réponses.

D'elle à moi, son regard me pénétra. 
Il était d'un bleu rare, exactement de ceux qu'on oublie jamais pourvue qu'on lui prête la même attention que moi sur le moment. Toutefois, et surtout parceque la preuve apparaissait comme palpable devant mes yeux, j'aurai été incapable de soutenir que ces yeux la n'exprimaient que ce qu'on se figurait de plus beau. A défaut de carrément verser des larmes, ils renvoyaient une certaine maladresse, frôlant même la panique, à moins que ce soit moi qui eut mal interprété. Dans tous les cas, je me sentais dans le devoir d'élucider le mystère de cette âme car comme le disent si bien les grands poètes, les yeux sont inéluctablement le miroir notre l'âme... La musique s'estompa net. 

Il fallut se mettre en situation pour la prochaine valse, ce que nous fîmes, moi avec une adresse singulière, dépourvue de quelque condescendance qui soit. En effet ma main droite avait bien vite fait d'aller se nicher sous le bras de ma partenaire où il reposait au niveau de son omoplate. L'autre en revanche tenait fièrement à l'horizontale sa main gauche. Tout autour l'on se remuait aussi, la valse était sur le point de commencer à nouveau. 

Si jusque là j'avais déployé beaucoup de sollicitude dans mes gestes, je fus cependant un peu déçu car ma danseuse en retour, n'en avait que trop peu d'égards. Son regard avait fini hélas par me délaissé et j'en étais fâché, loin de savoir le motif. Toujours fut-il qu'il était impossible de ne pas désirer de le savoir et d'essayer de le rectifier. C'était en vérité comme une offense mais j'étais persuadé que je ne devais pas lui en tenir rigueur. Sans doutes était-ce ma jeunesse qui ne l'a convenait pas, pensais-je. Bon après rien ne servait de se perdre en idée reçu. j'allais tout simplement regagner son attention avec convenance.

 Je pensai d'abord à un compliment, chose que sa contenance si distinguée ne manquait pas de fournir. Mais ensuite, il me vint à l'esprit que je pouvais tout aussi bien faire preuve d'esprit pour lui signifier avec respect et amusement mon désappointement.  

J'optais pour cet autre manière de faire et afin de l'accomplir, ma figure se rapprocha -sans abuser la bienséance - de son oreille pour être sûr de n'être entendu que d'elle. 


_ "Il me semble madame que du côté où vous jeter votre regard, si vous faites attention, vous apercevez sûrement un drôle de Monsieur. l'air grave de son allure a dû tout de suite vous sautez au yeux. D'ailleurs rien ne saurait me convaincre que vous ne l'ayez vu car j'ai lu sur votre aimable figure ce que le bruit publique dit de lui.
Je vous apprendrais madame que ce monsieur est un paria. Il ne respecte ni foie ni loi. Il est sans pitier pour les cavaliers surtout parcequ'il sait leur ôter les beaux yeux Bleus de leur cavalière. Et quand c'est fait, les gens de mon sexe ne peuvent que se mortifier en silence..."
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:32

 
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Mars 1810, deux mois plus tôt.



Le Duc du Kent se saisit de ma main avec délicatesse. Je rivais mon regard sur lui alors que ses yeux semblaient parcourir la texture nacrée de mes gants montants. La soie si douce mais robuste forma de petites vagues lestes sous son touché et la sensation me procura de doux frissons qui firent se hérisser les poils de mes avant-bras.

Lorsque la douceur de l'instant se fut estompée, l'homme me guida plus loin dans la salle, sans doute à la recherche d'une place vacante sur la piste de danse. Place qu'il finit par trouver. Mais à mon grand étonnement, nous ne nous mirent pas à danser. Le jeune Edward resta fièrement planté là devant moi, droit comme un "i", nos regards accrochés l'un à l'autre. Un instant, j'eu l'impression qu'il visitait mon âme, qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert alors que ses yeux marrons scrutaient la clarté des miens. Etrangement, ma respiration se fit rapide, saccadée. Un certain malaise s'empara de moi. Je connaissais à peine cet homme et pourtant, il n'y avait plus que lui dans cette pièce depuis qu'il m'avait aidé à sauver la vie du malheureux qui s'étouffait. Comment ne pas avoir peur d'une telle réalité ?

Me sortant de mon introspection, le Duc se mouva pour se mettre en position. Je n'y avais pas prêté la moindre attention, mais la musique s'était stoppée et l'orchestre s'apprêtait sans doute à jouer la prochaine valse. Avec des gestes sûr de lui qui ne pouvaient laisser place à la moindre interprétation déplacée, Edward plaça sa main droite sous mon aisselle, juste sur mon omoplate gauche. Sa main gauche saisit adroitement ma main droite et la tint vigoureusement, attendant le signal de départ donné par les premières notes de musique.

Alors que je réalisais que l'homme se tenait tout contre moi, séparé à peine de quelques centimètres, ma gorge se fit sèche et ma langue rugueuse. J'étais effrayée de l'effet qu'un jeune homme tel que lui pouvait avoir sur ma petite personne simplement en se montrant gentil et attentionné. James... J'aimais James sincèrement, mais il s'était régulièrement montré distant ou en tout cas très neutre envers moi, ne laissant que très rarement transparaitre son attachement. Arthur, lui... Je doutais qu'il m'aimait et j'ignorais toujours pourquoi il m'avait choisi en tant qu'épouse. Il ne cessait de me faire des reproches et de lever la main sur moi pour de quelconques raisons. Edward, lui... Il faisait preuve d'un respect nouveau qui m'était jusque là inconnu. Et bon dieu, qu'est-ce que c'était bon !

Pourtant, j'étais effrayée. Effrayée que mon plaisir se lise dans mon regard et que d'autres n'en prenne note. Effrayée que cette danse remonte aux oreilles de mon époux et que cela ne lui sied guère. Effrayée d'apprécier autant les moments passés au cours de cette soirée... Je n'avais même pas remarqué que mon regard avait quitté mon partenaire pour errer sur les danseurs qui se préparaient eux-aussi à enchaîner cette nouvelle danse.

Soudain, alors que je n'avais pas remarqué son visage se rapprocher de mon cou, un souffle chaud sur ma jugulaire ainsi qu'une voix masculine susurrée dans le creux de mon oreille me fit sursauter. Heureusement, aucun son ne franchit mes lèvres, aussi bien ce petit écart de conduite restait entre nous...

Mais cette voix enivrante continuait de murmurer : « Il me semble madame que du côté où vous jetez votre regard, si vous faites attention, vous apercevez sûrement un drôle de Monsieur. l'air grave de son allure a dû tout de suite vous sautez au yeux. D'ailleurs rien ne saurait me convaincre que vous ne l'ayez vu car j'ai lu sur votre aimable figure ce que le bruit publique dit de lui.
Je vous apprendrais madame que ce monsieur est un paria. Il ne respecte ni foie ni loi. Il est sans pitier pour les cavaliers surtout parcequ'il sait leur ôter les beaux yeux Bleus de leur cavalière. Et quand c'est fait, les gens de mon sexe ne peuvent que se mortifier en silence... »


Je tournais légèrement la tête sur le côté, non pas pour me défaire de la proximité du Duc, mais parce que son nez semblait toucher quelques cheveux récalcitrants et cela me chatouillait. J'espérais qu'il ne prenne pas ce léger mouvement pour affront... Je souris à ses paroles et instinctivement, ma main se referma avec plus de force sur la sienne.

Instinctivement, mes yeux cherchèrent l'homme en question, celui qui illustrerait à la perfection la description qu'en faisait mon nouvel ami. Lorsque je le trouvais enfin, j'étouffais un léger rire. Plutôt bel homme, je ne doutais pas qu'il puisse voler le regard de certaines des cavalières... Mais il n'avait pas reçu le mien avant cet instant.

Afin que ma réponse ne soit entendue que de lui seul, je me dressais sur la pointe des pieds pour positionner mes lèvres près de l'oreille de mon partenaire de danse. Malgré son plus jeune âge, il était plus grand que moi.

« Votre Altesse, il me serait grès de vous mentionner que cet homme dont vous m'entretenez là en de si belles paroles n'a obtenu mon regard que par votre initiative...  » le regard pétillent de malice, je continuais d'une voix un peu plus aguicheuse. « Monsieur le Duc, si vous le permettez, j'aimerais que vous m'ôtiez d'un doute... M'avez-vous guidé jusque la piste de danse pour m'entretenir d'une tiers personne qui m'est aussi indifférente qu'une crevette au milieu d'un plateau de fruit de mer ou... Comptez-vous me faire danser ? » je terminais avec une pointe de défis dans la voix que je ne pris même pas la peine de dissimuler.

En effet, j'avais noté du coin de l'oeil l'orchestre reprendre en main ses instruments. La musique ne tarderait plus à démarrer.  
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Re: SAVING LIVES IS ALL THAT MATTERS /
Jeu 6 Mai - 18:32

Évidemment pour moi peu m'importait quant à la véracité de mon propos,
rien que l'issue était vraiment recherchée, c'est à dire l'attention de ma danseuse. Je sus d'ailleurs qu'elle m'était rendue à la seconde où sa main se referma avec plus de fermeté dans la mienne. 

Comme je m'y attendais, la dame avait été promptement réceptive à l'intrigue et je lui vis, dans le moment où elle essayais de démêler l'affaire, un état de vivacité admirable. (...)


« Votre Altesse, il me serait grès de vous mentionner que cet homme dont vous m'entretenez là en de si belles paroles n'a obtenu mon regard que par votre initiative... » _Voilà qui est fort surprenant, ironisais-je intérieurement, quand bien même mon attention redoubla. 



 « Monsieur le Duc, si vous le permettez, j'aimerais que vous m'ôtiez d'un doute... M'avez-vous guidé jusque la piste de danse pour m'entretenir d'une tiers personne qui m'est aussi indifférente qu'une crevette au milieu d'un plateau de fruit de mer ou... Comptez-vous me faire danser ? » 


 Je ne pu réprimer ma surprise.
Au même moment je me décale. La justesse de mon geste fut assez exact pour me laisser apercevoir cet éclair de malice qui emplissait de manière inopinée le regard de lady Anderson. Le plus percutant dans l'affaire était de loin le ton nouveau que je lui découvrais. Cela avait l'air tout bonnement invraisemblable une telle métamorphose de caractère, tout comme l'embarras auquel elle me faisait sujet. La belle affaire du hasard... 

N'empêche cependant, je n'eu pas seulement le dessein de dévier le regard. Il y avait dans le sien tant d'esprit et de je-ne-sais-quoi qui attisaient sans objection possible l'attraction et l'admiration de quelqu'un d'aussi peu expérimenté tel que je l'étais. 

Cette assurance nouvelle contrastait énormément avec l'instant d'avant, et même avec la condescendance qui animait le plus souvent les ladies de son âge et de son humeur. Ah j'y penses, quel âge pouvait-elle avoir ? 
Le retour de la musique me sorti de la confusion. J'osais espérer n'en avoir pas fait de grandes démonstrations à ce propos. Le réflexe me fit resserrer un peu plus mon étreinte avant d'enfin débuter le carré de pas de la valse. 

La salle de mit en mouvement, et nous avec. Toujours je ne quittais pas lady Anderson des yeux. Elle souriait avait légèreté mais semblait quelque part absorbée à quelqu'incertitude. Elle me rappelait ma cousine à notre premier bal mondain (...)

_ Se pourrait-il que vous, madame, le plus brillants ornements de toute l'assemblée, soyez austère au point de n'apprecier guère les crevettes ? ou bien alors ce sont les circonstances qui l'ont voulut ainsi ?

Je mis dans mon ton un peu d'humeur même si très clairement ma question relevait plus d'une diversion qu'autre chose pour un début. 
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